Vous êtes là depuis la création de Dyadis en 1994 mais pas toujours comme présidente ?
Non, j’ai été membre de l’AG de Dyadis y représentant l’asbl Ethologia (Association Belge d’Etude et d’Information sur la Relation Homme-Animal) où je travaillais. C’est d’ailleurs à l’adresse d’Ethologia que le siège de Dyadis a été installé tout un temps. En 2010, j’ai été élue au Conseil d’Administration de Dyadis et, en 2017 lorsque Madeleine Arnould, fondatrice de l’association, a démissionné pour raisons de santé, je lui a succédé en tant que cinquième président.
Quelles ont été les principales difficultés rencontrées ?
Il y en e eu tant ! D’abord nous faire connaître au public (« Non nous ne formons pas des chiens pour malvoyants mais pour personnes à mobilité réduite ! »). Puis le financement qui dépend principalement de la générosité du public. Aussi la formation d’instructeurs qui est très spécifique (différente de l’éducation canine classique) et répond à des normes et standards reconnus au niveau international. Enfin le recrutement de familles d’accueil. Ce sont des bénévoles à qui nous devons beaucoup pour le temps et l’énergie qu’ils investissent à nos côtés en accueillant et accompagnant nos chiens pendant environ 1 an et demi de leur parcours.
Vous avez enfin votre propre centre d’activité !
Ce fut un long combat et nous remercions ceux qui nous ont hébergés dans cette attente. Après des années de recherche d’un lieu et du financement nécessaire nous avons quasiment simultanément trouvé ce lieu (à Steenokkerzeel) et bénéficié de l’inattendue générosité d’une dame qui avait établi son testament en notre faveur. Elle s’appelait Blanche. Et ce nom est marqué à jamais dans nos cœurs.
Quels ont été vos meilleurs moments ?
Quand tout va bien sur les plans organisationnel et financier bien sûr ! Mais surtout quand je vois la magie de la rencontre entre une personne en souffrance et le chien qui va lui apporter aide et réconfort. J’avoue ne pas m’y habituer et avoir chaque fois les larmes aux yeux.
Quel bilan tirez-vous de ces 31 années ?
J’y ai appris à mieux comprendre et côtoyer les personnes souffrant d’un handicap moteur. J’y ai aussi appris qu’assurer la pérennité d’une mission telle que la nôtre était un combat quotidien. C’est un vrai challenge pour la relève à venir

